Émilie de Rodat, première enfant de Jean-Louis de Rodat et d’Henriette de Pomayrols, est née le 6 septembre dans une famille appartenant à la vieille bourgeoisie rouergate. Après l’échec de trois essais de vie religieuse, elle rejoint sa grand-mère à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) dans une sorte de communauté regroupant d’anciennes religieuses (nous sommes au lendemain de la Révolution) et des personnes pieuses.
En 1815, ayant entendu quelqu’un déplorer la disparition des écoles gratuites des Ursulines, elle ouvre une école dans sa chambre où bientôt quarante élèves s’y entassent. Elle devra plusieurs fois émigrer dans des locaux de plus en plus vastes jusqu’à ce qu’elle puisse acquérir en 1817 l’ancien couvent des Cordeliers.
C’est là qu’elle fonde la congrégation des religieuses de la Sainte Famille en 1819. Les unes se vouaient à l’instruction des filles pauvres, les autres allaient soigner les malades à domicile. À sa mort quarante maisons avaient été fondées dans divers pays.
Elle connut de longues années, plus de vingt ans, de souffrance morales croyant avoir perdu la foi et l’espérance, s’estimant réprouvée. Son entourage ne s’en douta jamais. Ce ne fut que dans les dernières années de sa vie qu’elle recouvra la paix intérieure et que Dieu lui fit sentir à nouveau son amitié.
Elle meurt le 19 septembre 1852 à Villefranche-de-Rouergue. Elle est inhumée quatre jours plus tard dans un oratoire du jardin à Notre Dame de la Salette, où des guérisons sont obtenues grâce à son intercession ; des pèlerinages ont lieu depuis. Son corps est conservé dans le couvent de la Sainte-Famille.
Elle est béatifiée le 9 juin 1940 et canonisée le 23 avril 1950, décrétée « Sainte » par le pape Pie XII.
Des rues, dans sa région natale, notamment à Rodez et à Villefranche-de-Rouergue portent son nom ainsi qu’une école à Toulouse et un foyer de jeunes, rue Saint-Martin des Prés. Sa biographie fut écrite par son confesseur Pierre-Marie Fabrer, en 1858.
La Congrégation de la Sainte Famille, de droit Pontifical, siège à Villefranche-de-Rouergue. Elle est présente sur tous les continents et compte aujourd’hui 850 religieuses à travers le monde.